En abordant aujourd'hui les antiquités japonaises, je vous présente un objet symbolisant la beauté du patrimoine historique et culturel nippon. Collectionné depuis très longtemps par des amateurs éclairés, il s’agit de la pièce d’habillement qu'est le Netsuke (根付).

Utilité
 Le kimono (着物) ne possédant pas de poches, l'homme utilise des boîtes qu'il fixe à la ceinture de son kimono pour garder à portée de main de menus objets.



















L'ensemble des éléments attachés à la large bande de tissu appelée obi (帯) a pour nom sagemono (提物) qui signifie littéralement : les objets suspendus. En effet, le nécessaire à écrire, en japonais yatate (矢立), l'étui à pipe (kiseru-zutsu/煙管筒) et la boîte à sceaux (inrô/印籠) sont attachés par des cordons, ces derniers sont passés entre la ceinture et le kimono. Fixé à l'extrémité supérieure de chaque cordelette, le netsuke ( Ne /根 qui signifie racine et tsuke/付 qui signifie attacher) est placé au-dessus de l'obi, de par sa forme et son volume, un peu à la manière d'un taquet, il bloque le cordon et maintient les sagemono à la ceinture.

Objet de petite taille, le netsuke a donc, avant tout, un rôle utilitaire




















Histoire

L'origine du netsuke provient vraisemblablement de Chine où son usage remonte au XVIème siècle. Il s'agit encore d'un simple morceau de matériau brut tel qu'un nœud de bambou, un coquillage ou un morceau de racine. Il est adopté par le Japon qui généralise son utilisation dès la fin du XVIIe siècle.

À cette époque, le pays est déjà entré dans l'ère Edo (江戸時代), caractérisée par la prise du pouvoir absolu par le shogun (将軍).

Matériaux



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Si les plus vieux netsuke sont fabriqués à partir d'un morceau de bois, au fil du temps, les sculpteurs de netsuke (netsuke-shi/ 根付師) vont utiliser divers matériaux dont la finesse de la sculpture en fait de véritables oeuvres d’art miniatures.

Le bois reste majoritairement employé avec des essences dures et nobles comme le buis ou l'ébène mais aussi le cerisier.

L'ivoire (d'éléphant, de morse, de cachalot…) est également très utilisé.
















Dans ce domaine précis comme dans d’autres touchant à l’essence même de leur culture, les jeunes japonais se montrent autant ignares qu’indifférents. C’est fort dommage car un glissement s’est opéré, qui veut que les spécialistes incontestés de l’art japonais se rencontrent désormais très nombreux chez les étrangers où se concentrent les plus belles collections.



Ce type de pièce fait l’objet de multiples contrefaçons depuis de nombreuses décennies et il convient d’être tout particulièrement prudent et avisé lors de son acquisition.

Les musées

Il existe plusieurs musées ou ces magnifiques pièces peuvent être contemplées, voici une liste non exhaustive.

Musée national de Tokyo (東京国立博物館)














http://www.tnm.go.jp/

Musée du sel et du tabac (たばこと塩の博物館)














http://www.jti.co.jp/

Musée d'art Seikado bunko (静嘉堂文庫美術館)














http://www.seikado.or.jp/english.htm

Musée de Nezu (根津美術館)














http://www.nezu-muse.or.jp/en/index.html

Université d'art de Tokyo (東京藝術大学藝術資料館)













http://www.geidai.ac.jp/museum/news/news_en.htm