Pendant mon long séjour à Tokyo, j’ai toujours été surpris par le fait que mes amis consommaient bien plus que nous des bonbons ou autres confiseries en tous genres.

Les bureaux de tabac n’ayant pas réellement pignon sur rue, l’achat de bonbons au Japon se fait essentiellement dans les supermarchés et supérettes. Des enseignes indépendantes existent mais dans des proportions infimes.



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Contrairement à nos confiseries locales, les confiseries japonaises sont en général beaucoup plus souples de texture et moins sucrées, vendues sous de plus petits formats en vue d’une consommation de type rapide. De nombreux paquets individuels, n’excédant pas 3 voir 4 pièces chacun, inondent les rayons.

Comme Les japonais sont très concernés par l’aspect santé des produits, beaucoup de compagnies pharmaceutiques se sont lancées sur le marché, proposant des produits vitaminés.

Même si le chocolat et les chewing-gums constituent les locomotives de ce marché, les bonbons japonais sont en général de type gélatineux tendre, à base de collagène, et de fruits et surtout sans sucre. Ils offrent un panel impressionnant de goûts : outre les traditionnels « fraise » et « citron », des saveurs encore peu exploitées en France comme le yaourt et le melon mais aussi la pastèque. Le « sucré salé » est également la marque de fabrique des bonbons japonais : potiron, sauce soja sont encore souvent utilisés dans leur confection.
















Le packaging, beaucoup plus évolué qu’en Europe fait partie intégrante du produit et stimule l’achat compulsif.

La grande différence au niveau de la consommation est que les « seniors » constituent environ la moitié des acheteurs. En cause des pratiques comme la cérémonie du thé qui s’accompagne en général de confiseries en tous genres.

Cinq marques dominent le marché : Lotte, Meiji Seika Kaisha, Morinaga et Co., Ezaki Glico, and Mary Chocolate.

Compte tenu de la législation et du protectionnisme patent du marché japonais, peu de marques étrangères sont représentées ; elles ne se partagent que 7% (chiffre 2008) du marché national.

Le plus souvent on retrouve les marques Mentos, Chupa Chups lollipops et Frisk mais des magasins spécialisés dans l’importation de produits étrangers (輸入食材店) comme l’enseigne Kaldi proposent un éventail plus large de produits.



Le Hi-chew (ハイチュウ,) produit par Morinaga et Co reste le bonbon le plus populaire. Sa gamme a évolué et s’est déclinée au fil des années. Phénomène rare pour être signalé,  elle a réussi à s’exporter notamment en Asie et aux Etats-Unis.


Aujourd’hui, je tenais à évoquer un lieu plein de souvenirs pour moi : (feu) le café Classic (クラシック).


Autrefois situé à Nakano, à l’entrée de la zone commerciale Broadway, sur la ligne chuo ( le long de laquelle pullulent déjà de nombreux cafés dits « musicaux (名曲喫茶)» surtout à Asagaya et Koenji), ce café a été pendant près de 75 ans le rendez-vous des tokyoïtes amoureux de musique classique. Il a malheureusement fermé ses portes le 31 janvier 2005 après le décès de son propriétaire, le charismatique M.Misaku (美作さん).
















Dans une ville en  constante effervescence, où les bâtiments poussent  comme des champignons, où la concurrence force beaucoup d’enseignes à fermer rapidement sitôt inaugurées, le  Café Classic ラシック faisait  partie  des quelques  trop  rares échoppes datant d’avant guerre. L’ambiance intérieure du lieu, savant mélange baroque composé par accumulation d’antiquités et de dessins, ainsi que sa façade d’époque donnaient l’impression que le temps n’avait pas eu de prise sur lui.
















A mi-chemin entre musée et magasin, c’était à chaque fois pour moi une plongée dans le passé lorsque j’y allais, la poussière et la vétusté des objets renforçaient ce sentiment.


Ce cachet suranné, entretenu par une sélection musicale de premier ordre (eh oui, surprise, basses et sirènes lancinantes ne sont pas mes seuls critères musicaux personnels), faisait de ce café un lieu inimitable et chaleureux. D’ailleurs, peu de temps après la fermeture, une vente privée fut organisée à Ginza pour disperser la collection de vynils de M.Misaku ainsi que de nombreux croquis de cet ancien dessi-nateur professionnel.

Un dvd retraçant l’histoire de ce lieu-culte est en vente au café violon d’Asagaya (ヴィオロン)


Adresse du café violon
Tokyo To
Suginami ku asagaya kita 2-9-5
Ouvert de 12h à 22h



Manger du fois gras avec du pain rassis est considéré comme un manque de goût et de savoir-vivre, mais manger des ramens sans poivre GABAN (ギャバン) peut être considéré de même. Pour les plus attentifs d’entre vous, vous avez sûrement remarqué cette boîte métallique grise et violette, cylindrique le plus souvent, coincée entre le shichimi (Poudre épicée) et l’ail déshydraté qui ornent les comptoirs de toute bonne enseigne de nouilles japonaises dignes de ce nom.















Plus qu’un poivre (puisque son goût ne diffère pas énormément des autres produits vendus sur le marché), ce dernier (et de cette marque-là précisément) est une indissociable d’un restaurant de ramens, implanté dans l’inconscient collectif, un peu comme la moutarde l’est au hot-dog.

La société qui le produit, dont le siège social se situe dans l’arrondissement de Chuo et qui possède trois usines (à Tochigi, Shizuoka et en Malaisie) a depuis quelques années diversifié son activité en proposant outre ce poivre, de nombreuses sauces et poudres épicées ainsi qu’une gamme de biscuits-apéritifs.















Malheureusement pas importé en France (le monopole des épices appartenant à la société S&B foods), il vous faudra le commander sur le net ou pour les plus avisés, le ramener directement du Japon.

Plat chinois à l’origine, le champon (ちゃんぽん) qui signifie mélange/mixture est apparu au Japon sous l’ère Meiji à Nagasaki ; c’est un plat extrêmement populaire de part sa fonction rassasiante et son prix relativement attractif.

Même si sa composition varie selon les régions et les saisons, on y retrouve principalement du porc frit, des fruits de mer, des légumes, cuits dans un bouillon de poulet et d’os de cochon, le tout servi avec des nouilles.















A Tokyo, de nombreuses chaînes de restaurants comme Ringahatto (リンガーハット) proposent ce plat, mais pour les puristes qui veulent déguster ce plat typique du sud du Japon, une seule adresse satisfera vos palais, RaiRaiRai (來來來) située dans le très prisé quartier de Sangenchaya (三軒茶屋).

Installé dans une petite rue perpendiculaire à l’avenue Chazawa (茶沢通), ce petit magasin qui ressemble plus à un cordonnerie ne vous proposera certes pas l’atmosphère la plus cossue pour un restaurant mais sans aucun doute, le meilleur Chanpon de la ville.

Servies évidemment avec la sauce soja locale : choko (長崎のチョーコー), les portions sont conséquentes, les nouilles épaisses (太い麺), la soupe dense (濃厚なスープ).. ou comment pour 800 yens on peut déguster un vrai plat local copieux et varié















Adresse

RaiRaiTai(らいらいらい)
Setagaya,Taishidou 4-27-10

Horaires

11:30~22:00
Fermé tous les 5、14、15、25 du mois


« Tatami » est un des mots qui ressort le plus quand on évoque la culture japonaise, gravé dans l’inconscient collectif, il représente le Japon pour une majorité d’entre nous, japonisants ou non.

Le tatami, fabriqué à partir de couches de paille de riz, est utilisé comme revêtement de sol depuis la période Heian (平安時代), soit le VIIIème siècle. Il s’est avéré être un outil parfait pour la standardisation des surfaces dans l’habitat et fut pendant de très longs siècles utilisés dans les maisons individuelles japonaises et le temples. Depuis quelques années, il est délaissé au profit de revêtements de type occidentaux, plutôt lisses tels que la pierre et surtout le parquet.

Lors d’un barbecue à Odawara, j’ai eu la chance de rencontrer M.Uchida, plus communément surnommé Daddy U, propriétaire de l’usine de tatami Uchida (内田畳店) située dans une des parties les plus reculéee de la préfecture de Kanagawa dans la municipalité d’Ashigara (南足柄市) à Tsukahara (塚原).















Après avoir tissé des liens solides avec lui, j’ai eu l’opportunité de faire une visité guidée de l’établissement, histoire de parfaire ma culture sur la fabrication de ces véritables objets d’art.

Comme l’enseigne peut le laisser imaginer, l’usine Uchida existe depuis déjà de nombreuses années. Fondée en 1810, quatre générations se sont succédées à sa tête. Daddy U, de son vrai prénom Takahiro, entame quant à lui sa quatorzième année dans le métier.


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Profitant de son expérience et de sa gentillesse, il m’a décrit une par une les différentes phases de la fabrication des tatamis.

La première phase appelée OmoteHari (表張り) ou phase de tension : la paille tricotée qui est la surface du tapis est positionnée sur son support.


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ensuite la phase du WakuMaki (框まき) permet de solidariser cette partie supérieure du tatami (畳表), sur celle qui constitue le support (土台) en en rabattant les bords et en les cousant.















Ensuite, la phase Hirasashi (平刺し) voit l’aiguille former des séries de lignes parallèles de couture sur l’ensemble de la surface.















Enfin la dernière phase, appelée Kaeshimei (返し縫い) permet de faire la finition du bord inférieur sous le tatami.















Au bout de ces quatre phases qui nécessitent une demie heure, le tatami est prêt à l’emploi !















Comme évoqué supra, la fabrication de tatamis pour l’habitat étant en forte régression, l’entreprise Uchida a concentré son activité sur deux pôles : les tatamis pour temples et sanctuaires ainsi que les tatamis de tailles et de formes diverses à usage décoratif. Autrefois traditionnel, le Tatami se veut de nos jours un ornement relativement onéreux, signe de distinction…















Le Yae tatami (八重畳) vendu environ 1200 euros

Support à Encens de style néo-japonais


Enfin, je ne pouvais pas clore cet article sans remercier mon Hôte : Daddy U qui m’a outre cette visite, accueilli de nombreuses fois chez lui, présenté à ses parents, son épouse, ses enfants et qui je dois le dire (avec un brin de nostalgie) est une sorte de grand frère. Merci pour tout l’ami en tout cas !



En se promenant en soirée à Yokohama aux alentours de Akarenga (赤レンガ) et de Yamashita Koen (山下公園), il n’est pas rare d’apercevoir de somptueuses Cadillac customisées dévaler les routes.



Le lowriding, originaire de la côte ouest américaine et de la culture mexicano-américaine, peut se décrire comme la customisation de véhicules notamment les modèles de voitures des années 1950 de marque prestigieuse comme Chevrolet, Buik, Pontiac ou encore Cadillac.


La suspension hydraulique est le point commun de ces véhicules, même si au fil des années, la customisation de l’intérieur (volants, sièges, banquette arrière) et de la carrosserie sont venues agrémenter le travail de personnalisation des lowriders.




 


Introduit au Japon au début des années 1980, la culture lowrider, s’est au fil des années développée de manière importante. Popularisée auprès des masses par les rappeurs DS455 (avec le titre Lowrider 4 life) ou encore Ozrausorus (et le titre Rollin’ Rollin’), les clubs de passionnés se comptent aujourd’hui par centaines.

La majorité des artistes de la scène westcoast japonaise sont d’ailleurs d’anciens patrons de ces clubs ou des amateurs assidus des Amesha (アメ車).



Les plus connus de ces clubs étant Caltrend situé à Yoshikawa (Saitama) et Crue’s à Kawasaki (Kanagawa) tenu par M.Oomeki.





Les véhicules sont importés des Etats-Unis, la plupart du temps par Takashi Kikuchi (武志), propriétaire du label H.G.P et Yuruzu Oishi. Ils sont vendus deux à voir trois fois le prix d’achat. C’est donc un marché juteux pour les revendeurs américains et vous l’aurez compris une passion qui demande un budget conséquent. La remise en état ainsi que la customisation du véhicule oscille entre 26000 et 40000 euros.




















De nombreux magazines spécialisés tels que lowrider magazine ont vu le jour et d’importants concours sont organisés dans les grandes villes nippones comme le lowrider show, le clou du spectacle étant la finale nationale se déroulant à Chiba à Makuhari Messe (幕張メッセー).



Au contraire de la France où chaque matin, se rendre au travail pédibus est un véritable challenge pour garder ses semelles intactes et son déjeuner du fait des déjections urinaires et fécales, les Japonais, pour garder leurs rues  propres ont mis en place tout un attirail de pièges à animaux domestiques.














Dans ce registre, à Tokyo, il n’est pas rare de voir dans les rues ainsi que près des temples, alignées le long des murs et façades de bâtiments, de nombreuses bouteilles remplies d’eau en plastique. On n’appelle cela le Neko Yoke Saku (猫よ け策) que l’on peut traduire par plan anti-animaux domestiques.


C’est un procédé récent, apparu au milieu des années 1990 au Japon et qui est originaire de Nouvelle-Zélande. Il a très vite remplacé les pièges traditionnels (voir photo ci-dessous), essentiellement pour des raisons de coût.


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Même si, visuellement, ce n’est pas rendre service à une ville qui  intrinsèquement, est dépourvue d’âme, cela s’avère être une alternative  judicieuse pour  garder propres les abords de sa maison.

Même si je n’ai mangé pratiquement que de la cuisine japonaise pendant sept ans, de temps en temps, des envies soudaines de riz frit au bacon ou encore des tortillas envahissaient mon esprit. Dans ces cas-là,  une seule chose à faire, aller à Honey Bee situé à Shioiri (入駅) , station de la ligne Keikyu (京浜急行).














Essentiellement connu pour abriter la base navale de la marine américaine (米海軍横須賀基地), le quartier a donc une forte connotation US. Honey Bee ne déroge pas à cette règle et c’est un peu quelque chose de Tennessee (comme dirait l’autre) que l’on retrouve chez Honey Bee. Le magasin est plutôt grand, ambiance restaurant d’autoroute américain sur lequel le temps ne semble pas avoir de prise.









Le menu est incontestablement l’attraction de cette enseigne, fondée en 1968. Un choix colossal de plats qui vous feront tout, sauf maigrir, mais de temps en temps, quand c’est si bon, les abus sont pardonnés. Une ribambelle de plats, dont les portions sont toutes aussi gigantesques les unes que les autres, sont au menu, le Bacon fried rice et le Cheese burger  restant les deux meilleurs plats.





























Bref, pour ceux qui n’ont pas peur de faire un jogging pour éliminer le lendemain, une adresse tout simplement incontournable ; 1000 yens suffiront amplement a vous remplir la panse.


Adresse

Kanagawa Ken Yokosuka shi Honchou 2-1 Batiment Honcho
Rez de chaussée

Site Internet

http://honeybee-yokosuka.com/


Pour les plus perspicaces d’entre vous, vous avez dû remarquer la présence de nombreux iraniens à Tokyo notamment à Shibuya (non loin de la sortie de la ligne Hanzomon).


Il faut savoir que la présence de ces iraniens au Japon ne date pas d’hier et qu’elle a été facilitée par des arrangements signés entre les deux pays en 1974, exonérant les ressortissants iraniens de visa pour venir au Japon en contrepartie d’avantages financiers.

C’est en 1988, après l’armistice signé entre l’Iran que l’Iraq qu’une vague d’immigration conséquente a eu lieu. En effet, le Japon proposant sécurité et prospérité à des populations voulant fuir les atrocités de la guerre et un pays en reconstruction. Il y avait même une liaison aérienne directe Téhéran - Tokyo hebdomadaire à cette époque. Les candidats à l’expatriation furent donc très nombreux et de nombreux dépassements de la limite de validité de visa furent constatés.














En 1992, les accords précédemment cités prirent fin et la population iranienne vivant au Japon décrut, passant de 40000 à désormais 5000 ressortissants (chiffre de 2006 par le gouverne-ment) même si des facilités pour obtenir des visas sont toujours en vigueur















Pour la majorité des résidents actuels, près de 80% d’entre eux résident dans la région du Kanto (région de Tokyo) ; la plupart sont âgés de 30 à 50 ans et vivent dans la légalité, et sont majoritairement employés dans les secteurs de la construction et de l’industrie. Le temps de résidence au Japon est en moyenne de 4 ans, ce qui cela permet aux familles d’économiser de l’argent (panier moyen de 25000 euros) et de revenir en Iran afin de monter une affaire.














Pourtant cette minorité jouit d’une image des plus détestables au Japon à cause de l’activité de réseaux de contrebandiers spécialisés dans la vente de fausses cartes de téléphone et de drogues stimulantes, pour la plupart en situation illégale. Ils font la une des journaux bien que cette population ne représente que seulement 3% des iraniens expatriés.


Ou et quand la diabolisation médiatique nuit à toute une population….

Le Masu, gobelet cubique en bois (le plus souvent fait en hinoki ou en sugi) est de nos jours un récipient utilisé pour servir le Nihonshu (Sake japonais). Or, son histoire est ancienne, retour sur cette dernière :


Le masu a jusqu’à aujourd’hui toujours été utilisé comme instrument de mesure. Il s’apparente sous une forme plus petite, au boisseau médiéval, récipient de forme cylindrique destiné à mesurer les matières sèches (grains et farines), utilisé en Europe jusqu’au XV siècle.











Son origine remonte au moyen age, les seigneurs féodaux l’utilisaient comme récipient pour calculer les contributions foncières. A cette époque, il en existait deux types, le Hensyômasu (返抄枡) et le Gegyômasu (下行枡). Le premier était utilisé pour percevoir les impôts, le deuxième, plus petit que le premier, était utilisé pour d’autres taxes.


On raconte que les seigneurs de Kôyasan (région montagneuse située dans la préfecture de Wakayama) trichaient en utilisant deux sortes de masu, dont l’un était surcalibré afin de contenir plus de riz, et donc d’augmenter d’autant la taxe.
















C’est Oda Nobunaga (gouverneur féodal du XVI siècle) qui a instauré la taille du masu officiel, le Jûgômasu (十合枡) qui était valide à Kyôto à cette époque. Par la suite, le gouvernement d'Edo a institué, en 1669, un masu officiel : le Shin-kyômasu .














Malgré tout et bien qu’il soit considéré comme un crime grave de fabriquer et de vendre des faux masu notamment pendant la période Edo, la fraude persista ça et là. Les Han (藩), unités administratives correspondant aux territoires des fiefs des gouverneurs féodaux, possédaient leur propre masu, le Hanmasu (藩枡) . Les Han, propriétaire du droit exécutif ont ainsi pendant de nombreuses décennies abusé de leur pouvoir dans le but de s’enrichir.


De nos jours, on peut voir le masu dans des festivals (祭り), lors de célébrations ou d’événements spéciaux ou dans certains restaurants huppés.


A l’instar des métiers itinérants présents en Europe tels que le porteur d’eau, le vitrier, le marchand de blocs de glace, le marchand de charbon qui ont au fil des siècles peu à peu disparu, la vente ambulante au Japon est encore présente, notamment celle du Tofu (豆腐).

Importé de Chine à l’époque Nara (奈良時代) le Tofu était autrefois remis aux croyants lors de leur passage au temple. Sa consommation s’est vulgarisée pendant la période Muromachi (室町時代). A cette époque, c’est à Kyoto que le Tofu était principalement vendu, étant le plus souvent fabriqué à Nara. Les transports étaient effectués à dos d’homme à l’aide d’un balancier.



















De nos jours, il n’existe pas réellement de mot pour caractériser la vente ambulante mais les japonais utilisent volontiers l’expression 引き売 (vente bradée) ou encore 路上売り(vente de rue)















Le conditionnement actuel ressemble sensiblement à celle de la période Edo (江戸時代) où déjà le tofu froid et le tofu grillé étaient séparés dans deux compartiments distincts.















L’attirail du vendeur se comose d’une charrette (リヤカー), de deux voire trois glacières (クーラーボックス) et d’une petite trompette (ラッパ) servant à attirer l’attention de la clientèle. Cet instrument est d’ailleurs le signe distinctif de la profession.




















Les vendeurs ont généralement entre 18 et 32 ans et sont en majorité des hommes (la traction de la charrette plutôt lourde ainsi que les nombreux kilomètres de marche demandent un effort physique certain). Ils ne sont pas des vendeurs à la sauvette, car rattachés à des magasins de Tofu ou à des entreprises d’intérim. Ils sont généralement employés à mi-temps (バイト), de quoi arrondir les fins de mois.















La plupart du temps, ces vendeurs ambulants se rencontrent dans la banlieue de Tokyo, notamment à l’est de la ville dans les arrondissements d’Edogawa (江戸川区), Katsushika (葛飾区) ou Adachi (足立区), là où la population est constituée en majorité de personnes âgées, près de résidences HLM (団地), aux abords des stations de métro et des écoles, ou encore dans des quartiers tels que Tsukiji (築地), où sont concentrés les principaux fournisseurs de Tofu de la ville. C’est là que se trouve d’ailleurs l’une des plus célèbres enseignes de Tofu Tokyoïte : Noguchiya (野口屋).