Mon intérêt pour la géographie locale ainsi que,je dois bien l’avouer, la recherche d’un appartement à loyer modéré m’ont amené dans le quartier de Shibaura (芝浦) situé dans l’arrondissement de Minato (港区) non loin de la station de Shinagawa (品川).

En général, le prix des loyers est déterminé en fonction du positionnement du quartier par rapport au centre ville, de l’accès plus ou moins proche des stations de métro, des commodités offertes (commerces), mais aussi de sa réputation voire de sa renommée. En me rendant dans quelques unes des agences immobilières qui pullulent dans la capitale, j’ai été surpris de la relative «modération » des prix des loyers de ce quartier. En faisant quelques recherches et en discutant avec quelques amis qui travaillent dans l’immobilier, il est apparu que la raison principale est la présence de l’abattoir de Tokyo (食肉市場).















Construit à l’époque Edo, en 1867, le site n’a cessé de s’étendre, même s’ il ne reste aujourd’hui que des bureaux et le centre de redistribution ; l’image du quartier tout entier continue d’être desservie par la présence de ces entrepôts.

L’origine de ce malaise provient du fait, que depuis des siècles, l’industrie de la viande et tous les métiers ayant trait à la tuerie d’animaux sont ostracisés. Ce qui remonte directement au système des castes de l’époque pré-Meiji, et à la ségrégation des Burakumin (部落民), groupe social minoritaire japonais discriminé socialement et économiquement et, qui gérait ces industries (se référer à l’article http://amepon.blogspot.com/2010/02/blog-post.html#links).




















Malgré la suppression des castes à la fin du 19ème siècle, l’abattoir ayant été repris par des descendants de Burakumin, la discrimination n’a donc jamais cessé et perdure encore aujourd’hui dans l’inconscient collectif japonais qui demeure chargé avec des craintes irraisonnées comme la Submersion de leur île, les fantômes, la peur des catastrophes.